L’autrice, née à Sainte-Anne-de-la-Pérade, à l’époque où l’on pouvait dire le mot en N., a été élevée dans le semi-respect des traditions rwandaises transmises par ses parents. En tissant serrés des pans de vie asymétriques pour que leur message ne se perde pas entre les mailles, ses écrits poétiques remettent en question certains préceptes ancestraux et dénoncent, du même souffle, les injustices fortuites ou préméditées. Ce recueil parle du génocide, du viol, de la famille, de l’angoisse et du sentiment d’être étrangère partout.

La préface du recueil est signée par Xavier Dolan.

Notre bonheur doit rester à l’abri des regards et hermétique au danger

Le garde-manger est plein. On a des réserves pour des mois entiers

La nouvelle vie n’a pas à savoir d’où l’on vient

Ou que l’on a déshabillé hier pour vêtir demain

Emilie Ndejuru a grandi entre le Québec, le Niger et le Burkina Faso. Voyageuse, francophile, militante à petite échelle, elle réconcilie aujourd’hui sa double identité et revendique, grâce à l’écriture, sa place dans le monde.