Polyphagie de Véronique Drouin
Polyphagie de Véronique Drouin
Romane, une étudiante à la très réputée école culinaire Guillot, sort prendre un verre avec ses amis dans un club branché. La soirée se termine par un black-out complet. La jeune femme se réveille seule dans un lieu désaffecté, nue et couverte de sang. À ses côtés, une main sectionnée et un téléphone inconnu. C’est ainsi que débutera une lente descente aux enfers pour celle qui cherchera à comprendre non seulement ce qui s’est produit cette nuit-là, mais quel est ce mal qui la ronge et la métamorphose.
Un roman d’horreur féministe sur fond de gastronomie qui explore la grossophobie, la perte de contrôle de soi et l’hystérie collective.
La tête penchée au-dessus de la cuvette au fond noir. Un abysse sans fond. Un étourdissement, un haut-le-cœur. Elle s’affalait à genoux. Le grincement de la porte derrière. La brume qui l’enveloppait. (..) Ses doigts s’enfoncèrent dans une plaque poisseuse, encore tiède. Elle les retira en couinant et demeura quelques secondes roulée en boule, terrifiée. Puis, elle prit son courage à deux mains et poursuivi sa fouille. (…) Elle leva avec horreur ses paumes vers son visage et se mit à trembler violemment. Elle courut vers le miroir fêlé au-dessus du lavabo. À la lueur d’un réverbère lointain, elle constata qu’elle en avait partout. Elle était enduite d’hémoglobine.
Les joues, le menton, les cheveux, la gorge, les bras.
Le torse, le ventre, les cuisses.
Elle poussa un cri.
Véronique Drouin œuvre dans le milieu littéraire depuis plus de vingt ans et s’est mérité plusieurs récompenses, dont un Prix du Gouverneur général et un Prix des libraires.